Interview de Jean-Michel Seux

Publié le par Patrick Beaudouin


Trois questions à Jean-Michel Seux, Conseiller général de Vincennes-Est, Maire-adjoint de Vincennes


Pouvez-vous, tout d'abord, nous dire quelques mots sur votre parcours d’élu ?

Le 22 octobre 2000, les Vincennois m’ont élu, au scrutin uninominal, pour représenter le canton Est de Vincennes au Conseil général du Val-de-Marne. Je succédais alors à mon ami et collègue Pierre Souweine. Les habitants de notre ville ont décidé en mars 2004 de me renouveler leur confiance pour les 6 prochaines années. Conseiller général, je siège à l‘Assemblée Départementale et à la Commission Permanente, et participe aux travaux de la Commission des Affaires Sociales et de la Santé. Représentant à la fois le territoire dont je suis l'élu et la population qui y vit, j’exerce en quelque sorte un double mandat : en défendant les intérêts du canton - donc de notre ville et de ses habitants - et en même temps en représentant la totalité du département. De la petite enfance jusqu’au grand âge, mon rôle est d’accompagner les personnes tout au long de leur vie. Qu’il s’agisse des routes, des transports collectifs, du logement, des collèges ou bien encore de l’emploi, j’assure des missions essentielles à l’aménagement du territoire.

Le Val de Marne a adopté son Schéma départemental d’aménagement il y a quelques mois, en vue de la révision du Sdrif de 1994. Qu’en pensez-vous ? Les orientations et les priorités énoncées vous paraissent-elles correspondre aux besoins du département ?

Les défis du Val-de-Marne à l’horizon de 2020 sont nombreux. Ils ne pourront être relevés que si le conseil général du Val de Marne met en place une gouvernance territoriale s’appuyant sur le principe de développement durable auquel pour notre part, comme vous, nous tenons. Tout cela doit se faire en refusant les thèses parisiennes et régionales de densification de la petite couronne. Un tel choix politique serait une faute grave pour la qualité de vie de nos concitoyens. Nous sommes favorables, au contraire à la requalification de la petite couronne, notamment pour toutes les zones de friches industrielles, notamment de Seine-Amont, qui en a bien besoin.

Pour nous, l’aménagement du Val-de-Marne passe prioritairement par une réelle attractivité de notre territoire, de le rendre effectivement compétitif dans ses offres, de développer une plus grande cohésion sociale et territoriale. Il est évident que notre aménagement doit être équilibré en associant développement économique, logements et qualité de vie. L’emploi doit être, si nous savons être des partenaires efficaces et loyaux, au rendez-vous des pôles de compétitivité qui viennent d’être créés par le gouvernement.

L’emploi doit être notre objectif prioritaire. C’est la préoccupation numéro 1 des Val-de-Marnais et plus spécialement des jeunes de moins de 25 ans. Travailler pour obtenir un meilleur taux d’emploi, alors que nous sommes 1200 000 habitants, nous ne pouvons offrir que 500 000 emplois. A comparer à un taux de 1.2 dans les Hauts-de-Seine.

Nous devons prendre notre destin collectif en mains et exister par nous-mêmes en mettant en valeur tous nos atouts. Ils sont nombreux tels que la présence de deux cours d’eau majeurs, la Seine et la Marne, la présence du pôle Orly-Rungis, des pôles agroalimentaires, santé et images, qui sont des chances phénoménales en termes de potentiel de développement.




L’Etat souhaite que les transports en commun soit au cœur du prochain contrat de projet. Deux dossiers majeurs pour la Ville de Vincennes pourraient, notamment, y être inscrits: le prolongement de la ligne 1 jusqu’aux Rigollots de Fontenay-sous-Bois et le metro en rocade Orbival. Quel est l’état d’avancement de ces projets ?


La mobilité doit être au cœur de toute dynamique de développement économique et de cohésion sociale. C’est pourquoi, fort de cette conviction, les conseillers généraux val-de-marnais, toute tendance politique confondue, ont élaboré et adopté un schéma départemental d’aménagement qui consacre une place déterminante au développement des transports collectifs.

Point d’orgue de ce schéma : ORBIVAL, un projet de métro en rocade au service des Val-de-Marnais et du développement économique du Département. Ce projet à vocation à assurer une desserte de la zone dense du département, de Fontenay-sous-Bois à Cachan, à mi-distance entre le tramway des Maréchaux et le Trans-Val-de-Mame. La desserte en question permettra des correspondances avec l’ensemble des lignes du RER et plusieurs lignes de métro dont la ligne 1 « prolongée ».
Outil d’aménagement régional, ce métro contribuera à un rééquilibrage vers l’Est parisien, tant de fois proclamé et jamais entrepris, tout en favorisant l’émergence d’un espace multipolaire indispensable au fonctionnement harmonieux d’une agglomération de dix millions d’habitants. Outil d’aménagement départemental, ORBIVAL reliera également des activités dont l’essor suppose une forte connectivité comme l’expriment le pôle santé ou le pôle image. Il élargira les bassins d’emplois et favorisera la cohésion sociale.

Par ailleurs, depuis de nombreuses années, les riverains du quartier des Rigollots, Fontenaysiens et Vincennois, expriment la nécessité que soit créée une station de métro pour desservir ce secteur en pleine expansion. L’arrivée de nombreux nouveaux habitants dans le quartier du Domaine du Bois de Vincennes conjuguée avec la saturation croissante de la ligne A du RER ou de la ligne 118 du bus, donnent une nouvelle actualité à ce dossier.
L’heure est donc à la mobilisation comme l’ont démontré les dernières actions menées par l’association vincennoise-fontenaysienne «Métro aux Rigollots», présidée par M. Meyer, actions qui ont vu l’implication de l’ensemble des élus concernés pour ce dossier, qu’il s’agisse de Patrick Beaudouin, notre Député, également élu référent « Transports » au sein de l’Actep, Jean-François Voguet, sénateur-maire de Fontenay-sous-Bois et président de l’ACTEP, Catherine Procaccia, sénatrice et conseillère générale de Vincennes-Est, Laurent Lafon, maire de Vincennes et conseiller régional d’Ile-de-France, Laurence Abeille, conseillère régionale, Christophe Esclattier et moi même, conseillers généraux du Val-de-Marne.
Voici quelques semaines, j’ai sollicité le conseil général afin qu’il apporte financièrement son concours aux études que doit lancer la RATP. Demande entendue puisque Pascal Savoldelli, vice-président de l’assemblée départementale chargé des finances, des affaires juridiques, du patrimoine et de la vie associative, m’a fait savoir au cœur de l’été qu’il avait «donné son accord pour la participation du conseil général à la réalisation de ces études» dont il reste toutefois à préciser les termes par l’ensemble des partenaires concernés.

Publié dans Les invités du Blog

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